Je ne suis pas un fana des encycliques, dont le style souvent ampoulé et la pensée contorsionnée me rebutent en général; et souvent aussi je ne suis pas d’accord avec ce qui est dit…
“Dieu est amour” est un texte assez clair, pas trop long, où l’on sent le professeur amical et attentif: par moments on croirait un exposé oral.
Quelques idées-force se dégagent, presque des idées choc: il y a de l’Eros en Dieu! L’homme n’est “complet” que lorsqu’il est en couple…
La seconde partie montre que la charité, au service de tous ceux qui ont besoin d’aide et d’amour, fait partie des missions indispensables de l’Eglise et pas seulement de chaque chrétien. C’est un témoignage d’amour que l’Eglise, en tant que telle, doit porter; et au départ les offrandes des quêtes étaient pour les nécessiteux, pas pour le fonctionnement de l’Eglise (idem l’institution des diacres elle-même).
Il y a du grain à moudre pour bien intégrer les apports de ce texte. Il mérite que les chrétiens - catholiques ou autres! - se l’approprient en le partageant dans des groupes de réflexion!
S’il faut dire quelques points moins positifs, mais tout à fait mineurs sauf le dernier: il y a quelques répétitions de citations; le style est, en de rares endroits, un peu moins fluide; il y a manifestement , disons quelques “imprécisions” de traduction (pas beaucoup). Et surtout, pour en revenir au fond, l’analyse du couple et de la sexualité reste limitée, aux deux “extrêmes”:
- L’attirance automatique et inévitable d’un sexe vers l’autre est-elle la même chose que l’extase d’un vrai Eros?
- Et, à l’autre bout (par. 17), peut-on vraiment dire que dans un couple on arrive à “devenir semblable l’un à l’autre” avec une “communauté de volonté et de pensée”? Il y a de cela bien sûr dans un “vieux couple” (je connais!
) , mais chacun garde, ô combien, sa personnalité, bien différente de celle de l’autre.
Cette remarque n’enlève rien aux qualités de forme et de fond de cet intéressant document.